UN PROJET
Autrefois, il n’y pas si longtemps, au cœur du mois d’Août, était une fête ; pour les paysans de Plougoulm, elle constituait l’évènement de l’été. On y célébrait la joie de vivre dans l’éclat du soleil, on y chantait les louanges de la terre si féconde, on y dansait la joie du travail achevé et le bonheur de savoir le blé engrangé pour les rudes saisons à venir ; la fraternité villageoise y trouvait son point d’orgue.
En 1981 un groupe d’hommes et de femmes décida de redonner vie à cette fête de la moisson : GOUEL AN EOST était né.
Outre le plaisir de retrouver la chaleur atmosphère du passé rural, le « Comité Loisirs Echanges » se fixa pour but d’aider au financement de vacances de neige au profit des enfants Plougoulmois à Abondance, notre commune jumelle haut savoyarde, afin que tous puissent en profiter : les barrières sociales et financières devaient être supprimées car l’association, ayant besoins de tous, a voulu profiter à tous.
Le succès de la fête est devenu une évidence : lors de chacune des éditions, des milliers de personnes y participent, faisant d’elle une institution les plus festives de l’été breton.
Dépassant depuis de longues années le cadre local, GOUEL AN EOST s’inscrit désormais dans le patrimoine culturel cantonal voire régional et s’est ancré dans le paysage léonard comme un incontournable pèlerinage et un authentique musée vivant des traditions rurales.
Plus de 250 bénévoles adhèrent chaque année au projet toujours renouvelé et conduisent avec compétence et dévouement à sa réussite : des Hommes et des Femmes de toutes professions font, grâce à la variété de leur caractère et à celles de leurs compétences, que GOUEL AN EOST soit possible. Mais aussi qu’elle défie les années qui passent : simplicité et authenticité sont les ingrédients majeurs d’une fête populaire ; c’est en les associant que GOUEL AN EOST perpétue dans un présent attentif un passé qu’on aurait pu laisser s’enfouir dans l’oubli.
UNE FETE
En ce second dimanche d’Août, le monde paysan revivra sous la lumière de l’été Léonard.
Pour toute une journée, le passé s’incrustera dans notre présent estival.
Dès le début de l’après midi, pour inviter à l’allégresse future, les machines anciennes et les acteurs de la fête, les Bagadous et Groupes folkloriques s’élanceront au son des bombardes, cornemuses et binious. Drapeau en tête, ils défileront vers le site légendaire de Prat Coulm, encadrés par la foule des spectateurs.
Puis, toute l’après midi les machines ronronneront, issues d’un autre temps ; à leur rythme lancinant, le blé passera des meules au grenier dans l’allégresse des travailleurs.
Prés de l’aire à battre, les outils dont l’usage a disparu s’offriront à la curiosité des visiteurs tandis que, pour un jour, auprès du sculpteur qui s’active sans souci du temps, le maréchal-ferrant, le vannier, le rempailleur, le potier, les lavandières et d’autres artisans aux gestes trop oubliés auront accepté de refaire ceux-ci devant nous.
Durant les pauses nécessitées par l’ardeur du travail des Moissonneurs, les groupes musicaux et Cercles de danse monteront à leur tour sur la vaste scène installée au cœur de la fête pour un festival de bonheur visuel et auditif.
Pendant tout ce temps, l’odeur des crêpes planera dans l’air, le cidre pétillera autour des tables dressées : ici on ne mourra ni de faim ni de soif !
Puis viendra le soir, s’achèvera le travail dans la saine fatigue du jour finissant. Alors les Moissonneurs convieront ceux qui voudront à leur repas séculaires : le célèbre « Rata » mijoté par des mains expertes dans les chaudrons de fonte sur feux de bois ; celui de la dernière moisson n’est pas encore oublié des gourmets.
Enfin pour clore la fête avec bonheur, la soirée ouvrira sa porte musicale et permettra aux spectateurs de rentrer dans les danses bretonnes traditionnelles. Le GOUEL AN EOST sera donc plus que jamais un des grands moments de l’été léonard puisque la fête saura un fois encore mêler parfums d’autrefois le goût de vivre enraciné au présent.